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Pierre-Gilles Romieu, un tatoueur maître de la déconstruction

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Tatouage réalisé par Pierre-Gilles Romieu
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Tatouage réalisé par Pierre-Gilles Romieu
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Un tatoueur surdoué, parmi les meilleurs

Parmi les meilleurs tatoueurs de sa génération depuis le studio Graphicaderme d’Avignon où il exerce la plupart du temps (on le trouve parfois à l’Atelier 168), Pierre-Gilles Romieu est au tatouage ce que le violon était à Ingres : un vent d’éclectisme et de fraicheur.

Le violon, parlons-en d’ailleurs, puisque Pierre-Gilles en a joué 25 ans dans des orchestres symphoniques et surtout pour Lifekit, un groupe de métal hardcore. Une passion peu commune dans le milieu du tatouage et dont l’apprentissage a nourri l’exigence et le goût de la discipline chez cette étoile montante de l’art corporel, tombée par hasard dans cet univers à la faveur d’une rencontre commerciale et qui y a trouvé une nouvelle famille. Les meilleurs tatoueurs, dont Stéphane Chaudesaigues et David Coste lui ont mis le pied à l’étriller.

 

De l’imagerie numérique au tatouage

Enfant puis adolescent, Pierre-Gilles Romieu apprend la musique et découvre le dessin. Il s’intéresse à l’univers du jeu vidéo, à l’illustration, à l’image numérique, et rejoint l’école Emile Cohl de Lyon après son bac. Il y apprend un métier éclectique déjà, se familiarisant tout autant avec l’illustration print qu’avec l’animation 3D… C’est l’époque où la bulle Internet explose : les start-ups se font et se défont et les agences de webdesign fleurissent. Pierre-Gilles se lance à son tour comme webdesigner et illustrateur. Il multiplie les contrats et réalise des sites, des flyers, des visuels ou des pochettes d’album. 

Son travail lui fait une première fois croiser la route du tatouage en 2008, quand il est embauché pour créer les sites Internet de Satomi et Lukas Zpira. (Blowyourmind et Hackingthefuture). S’il s’est déjà fait tatouer le logo de Lifekit, Pierre-Gilles ne s’intéresse à l’époque pas spécialement à l’art corporel. Mais cette rencontre en engendre une autre : charmés par l’efficacité et le style de Pierre-Gilles Gromieu, les pionniers du Bodmod le recommandent auprès de Stéphane Chaudesaigues qui cherche à l’époque une personne de confiance pour réaliser le site de La Bête Humaine. Le courant passe immédiatement entre les deux hommes. Durant leur relation contractuelle,  une amitié se noue et Stéphane propose à Pierre-Gilles de le former au métier de tatoueur. C’est le début d’une nouvelle histoire pour le graphiste.

 

Apprendre à apprivoiser la peau

Stéphane le lance dans le milieu et lui propose de rejoindre le studio Graphicaderme d’Avignon, où les meilleurs tatoueurs du Vaucluse ont exercé ou exercent encore.  Mais Pierre-Gilles doit s’acharner pour améliorer sa qualité d’exécution. En tant qu’artiste, il sait dessiner, mais la peau se révèle un support difficile. Et puis Pierre-Gilles n’est pas habitué à devoir trouver un compromis entre ses exigences esthétiques et les intentions du client.

Le cheminement se fait peu à peu. Pierre-Gilles commence par tatouer des petites pièces, se familiarise avec le noir et gris, la couleur et le dermographe. Jour après jour, il prend la mesure des exigences de son nouveau métier, s’exerce avec discipline, comprend qu’il doit changer sa manière de travailler en prenant en compte une forme d’éthique nouvelle, laquelle implique le caractère indélébile du tatouage, l’idée de satisfaction du tatoué, la beauté plastique des réalisations et bien sûr le caractère intime des tatouages. Ce qui d’abord l’attire, c’est l’image véhiculée par ce nouvel univers, son côté rock’n roll, pas tout à fait dans la norme,  et bien sûr cette possibilité nouvelle de créer différemment. Tout ce qu’il avait d’abord considéré comme une somme de contraintes s’avère finalement une force qui le pousse à se dépasser. Et le garçon est doué.

 

La déconstruction

À tel point d’ailleurs que son travail finit par ne ressembler à aucun autre. Avec une somme d’influences diverses et qui lui sont propres, il parvient à esquisser son propre style. Nourri de mangas (Akira en tête), d’imagerie médicale (son père était médecin), de rétro-futurisme, de robotique, de jeux vidéos, son imaginaire réassemble tout en un courant dont il se revendique : la déconstruction. Celle-ci se propose de décomposer l’image tout en gardant une approche figurative en travaillant sur les ambiances, les sentiments. Pierre-Gilles reconnaît par ailleurs ses limites : il se sentirait bien incapable de donner dans l’hyperréalisme, un style dans lequel son mentor, Stéphane Chaudesaigues, excelle au point d’être souvent considéré comme le meilleur tatoueur français de la discipline.

Cette humilité est aussi la marque de fabrique de Pierre-Gilles qui, en apprentissage permanent, cherche au maximum à échanger avec les autres tatoueurs pour s’améliorer, toujours.

 

Une nouvelle famille – Apprendre auprès des meilleurs tatoueurs

À la faveur d’invitations dans les pays étrangers où il a beaucoup exercé en tant que guest, Pierre-Gilles prend conscience que le milieu du tatouage lui ressemble plus qu’il ne l’aurait imaginé. Son amitié avec Stéphane Chaudesaigues n’était pas le seul fruit du hasard : il constate que des artistes venus de tous les horizons partagent avec lui un regard singulier sur le monde,  une certaine façon de se positionner dans la vie. Une compréhension mutuelle, teintée de bienveillance, qui le rassure sur ses capacités. Comme lui, nombreux sont ceux qui sont tombés dans le tatouage à l’âge adulte ; comme lui,  la plupart des tatoueurs, quelle que soit leur renommée, remettent leur travail en question.

Chacun tatoue à sa manière et les parcours originaux ne font qu’enrichir le niveau général du tatouage. Auprès des plus grands tatoueurs, Pierre-Gilles apprend des techniques nouvelles, découvre des styles différents qui, sans le changer, lui ouvrent des horizons. La même logique a lieu dans son travail quotidien avec Stéphane et Steven Chaudesaigues ou Gilbert d’Esmenard : les imaginaires différents se nourrissent les uns les autres sans jamais se concurrencer.

Pierre-Gilles a beau être tombé par hasard dans l’art corporel, il n ‘en nourrit aucun regret. Surtout, il a le sentiment de participer à une émancipation inédite du tatouage qui, par sa présence récurrente dans les médias et sa diffusion massive en France, gagne toujours plus d’adeptes et de reconnaissance. C’est aussi pour cela qu’il répond toujours présent pour se rendre aux conventions où la rencontre avec le public est toujours enrichissante. 

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