Vous êtes ici

Tatouage en danger : sauvons nos libertés!

interdiction_encres_tatouage_couleur_tattoos_slide
interdiction_encres_tatouage_couleur_tattoos_bras
interdiction_encres_tatouage_couleur_tattoos_dermographe
interdiction_encres_tatouage_couleur_tattoos_main
interdiction_encres_tatouage_couleur_tattoos_rose
interdiction_encres_tatouage_couleur_tattoos_dos

L'échéance, implaccable, se rapproche. Il faut agir !

 
28 jours.
 
28 petits jours, moins d’un mois. C’est le temps qu’il reste avant que le couperet ne tombe. Ce sont les quelques moments de répit avant la mise en œuvre de ce que les professionnels du tattoo annoncent déjà comme l’une de plus grandes tragédies de leur secteur : l’interdiction de la majorité des encres de tatouage couleur.
 

Tout allait trop bien ?

 
Tout allait sans doute trop bien. De l’aveu des professionnels, le tatouage en France sortait peu à peu de ses carcans, délaissant l’image du motard voyou pour toucher les masses. Les styles se diversifiaient et s’influençaient eux-mêmes, les séminaires et conventions de tatouage fleurissaient ; il semblait qu’enfin, le monde du tattoo s’ouvrait un peu plus à l’extérieur mais, surtout, que l’extérieur s’ouvrait un peu plus au monde du tattoo.
 
Alors oui, après les heures d’euphorie traversées par les professionnels du tatouage français, on peut comprendre leur profonde amertume, leur légitime incompréhension par rapport à la nouvelle lubie du gouvernement.
 
 

Un arrêté de 2001 adapté aux encres de tatouage couleur

 
Comme nous vous le rapportions dans notre article Contre l’interdiction du tatouage couleur !, un arrêté de 2001 consacré à la dangerosité supposée de certains produits cosmétiques est récemment revenu d’outre-tombe, porté par l’Agence nationale de sécurité du médicament des produits de santé, plus connue sous l’acronyme d’ANSM. Depuis cette triste résurrection, le métier de tatoueur subit l’ire de dermatologues auto-érigés en experts du sujet, martelant leur leitmotiv : « les tatoueurs ne savent pas ce que contiennent les encres qu’ils utilisent ».
 

La situation actuelle du tatouage couleur en France

 
Petit résumé de la situation actuelle. Comme le rappelle le site d’informations Reflets, une majorité des professionnels du tattoo se fournit auprès du Chemical-Technological Laboratory, un laboratoire allemand certifié et accrédité au niveau européen, notamment pour les produits de tatouage
 
Mais attention : si ce laboratoire d’outre-Rhin est accrédité à l’échelle européenne, il ne l’est pas au niveau français ! Handicapés, les tatoueurs de l’Hexagone se fournissent donc, la plupart du temps, en France, et ce pour des raisons de sécurité ; en cas de problème avec les encres, le tatoueur se retournera vers son fournisseur.
 
 

Principe de précaution 1, Tatouage couleur 0

 
Mais voilà que le fameux arrêté de 2001 prohibe aujourd’hui la plupart des ingrédients entrant dans la composition de ces encres. « Pour arriver à de telles extrémités, l’ANSM doit avoir de solides études à nous montrer », pensez-vous. Que nenni : l’agence a adopté la formulation sobre et consensuelle de « principe de précaution ».
 
Face à ce « principe de précaution », les professionnels du tatouage ne manquent pas d’arguments, à commencer par le principal : précaution pour quoi ? Les risques d’infection existent, les travailleurs du tattoo le reconnaissent de bon cœur. Mais leur caractère anecdotique est une réalité qu’il serait bien effronté de nier.
 

Des cas d’allergies doivent-ils signifier l’interdiction ?

 
Les allergies ? Bien sûr qu’elles existent aussi ; pour une fois, tous les acteurs du sujet, dermatologues comme tatoueurs, s’accordent sur un point. Mais une allergie ne se définit-elle pas comme une réaction anormale et spécifique de l'organisme au contact d'une substance étrangère qui – c’est ici que c’est important – n'entraîne pas de trouble chez la plupart des sujets ? Partir de quelques cas anecdotiques et les rapporter à échelle nationale : la mesure a de quoi troubler.
 
On imagine assez bien le gotha de la dermatologie et des institutions publiques buter sur la complexité du sujet. Prendre chaque encre de tatouage couleur une par une, c’est quand même un peu long… Alors hop ! Ressortons un décret consacré aux shampoings et maquillages, et adaptons-le au tatouage, ce sera plus simple. Mais au risque de nous répéter, il y a un bémol de taille : la dangerosité de ces produits n’a jamais été prouvée.
 
 

Plus de transparence dans le tatouage couleur ? Oui !

 
La solution ? Elle est simple : si les dermatologues veulent de la transparence, facteur sur lequel s’accordent aussi les tatoueurs professionnels, pourquoi ne pas demander aux fabricants de justifier de leurs produits plutôt que d’interdire aux tatoueurs l’utilisation des encres ?
 
Avec l’interdiction pure et simple de la plupart des encres de tatouage couleur, on joue la carte de la sécurité, de la prudence. Et l’on force des milliers de tatoueurs à la clandestinité. Mais ça, l’Etat et les dermatologues n’en ont cure. Quant à la recrudescence de tatoueurs-charlatans, de faux professionnels qui agiront dans l’ombre pour satisfaire une demande qui ne s’éteindra jamais malgré l’interdiction – le tatouage couleur rencontre un succès fracassant –, c’est une réalité dont l’establishment français de la santé pourrait bien se mordre les doigts.
 

Interdiction des encres de tatouage couleur : les médias s’emparent du sujet

 
Si le sujet passionne autant les foules – l’interdiction des encres de tatouage couleur a été relayée par Le Monde, Le Figaro, Libération, Le Nouvel Observateur ou encore Europe 1 –, c’est aussi parce qu’il transcende les limites mêmes du tatouage, pour toucher à un sujet plus vaste, plus fédérateur : le corps.
 
 

Notre corps nous appartient-il toujours ?

 
Oui, le corps. Ce corps que l’on pouvait encore considérer comme la quintessence de la liberté personnelle. Ce corps dont l’on pensait pouvoir disposer à sa guise, ce corps, infini champ des possibles. Janvier 2014 pourrait bien signer la fin d’une utopie qui, pourtant, ne semblait pas si inaccessible.
 
Le corps humain fut, lors de maintes périodes de l’histoire de notre civilisation, un objet qu’il convenait de cacher, de taire et d’ignorer ; ce corps est devenu, au cours du 20ème siècle, le centre de préoccupations multiples, dont la signification, l’importance et les implications sont très diverses. Le corps est le lieu de notre accomplissement : le tatouage en est l’une de ses nombreuses manifestations.
 
Si même notre propre corps ne nous appartient plus, quelle est l’étape suivante ? Les Français n’ont plus que la peau sur les os, nous rappellent chaque jour les médias. Sans la peau… ne nous reste-il plus que les os ?
 

Plus que 28 jours pour défendre nos libertés

 
28 jours. 28 petits jours où une question sera sur les lèvres de tous les professionnels du tatouage, mais aussi de ceux pour qui non seulement le tattoo, mais les libertés individuelles, veulent toujours dire quelque chose : qu’est-ce qu’on fait, maintenant ? Quelle est la prochaine étape ?
 
Le mercredi 27 novembre 2013, Tattoos.fr vous rapportait le rendez-vous à l’Assemblée nationale entre le Syndicat national des artistes tatoueurs (SNAT) et Olivier Veran, député de la 1ère circonscription de l’Isère. De leur côté, Pierre Jarlier, sénateur du Cantal, et le tatoueur Stéphane Chaudesaigues, attendent toujours une entrevue avec Madame la Ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine.
 
 

Soutenons Stéphane Chaudesaigues et le SNAT

 
Qu’est-ce qu’on fait, maintenant ? On se mobilise. On se mobilise comme jamais, on soutient les actions du SNAT et de Stéphane Chaudesaigues, et on se bat. Lorsque tout le reste aura échoué, descendre dans les rues sera peut-être l’ultime solution pour faire entendre notre voix.
 

A partager : la vidéo qui explique tout

 
En attendant, sous l’impulsion de l’association Tatouage & Partage, l’équipe de Pounti Prod a pris le temps d’interviewer quelques acteurs du tattoo contemporain pour tenter de comprendre les enjeux de l’interdiction des encres de tatouage couleur. Mise en application de la loi, conséquences pour les professionnels, répercussions sur l’économie et même, analyse du problème du point de vue du célèbre tatoueur américain Joe Capobianco : cette mort annoncée est passée au peigne fin.
 
 

La balle est dans notre camp

 
Partagez. Likez. Commentez. C’est l’un des seuls vrais pouvoirs dont nous disposons pour faire entendre nos voix, couplés avec les efforts du SNAT, de Stéphane Chaudesaigues et d’autres acteurs du tattoo français. Parlez-en autour de vous. Rapportez le problème. C’est ensemble que nous pouvons faire la différence.
 
Plus que 28 jours. 28 jours pour nous faire entendre !
 

xS1xv9eFwdg

Voir tous les articles sur :   Actus tatouage