Vous êtes ici

L’association Tatouage & Partage s’investit dans les prisons françaises

tatouage_prison_tattoos

Le tatouage, cela n’existe pas en prison. C’est ce que le secteur pénitentiaire de France a décidé. Mais cela, c’est sur le papier. Car on tatoue bel et bien derrière les barreaux, entre détenus et sans forcément appréhender les risques inhérents. Le tatoueur Bop John remédie à ces maux à travers des ateliers, animés sous l’égide de l’association Tatouage & Partage. Tattoos.fr s’est intéressé à cette belle initiative.

Du studio Bourges Tatouages Artistiques…

L’arsenal accumulé par Bop John a de quoi en rendre jaloux plus d’un : derrière l’homme, il y a un talent, une réussite dans le tattoo professionnel malgré des origines modestes – le tatoueur a commencé à encrer dans la rue –, et 30 années à mener le studio Bourges Tatouages Artistiques, au sein duquel il encre toujours aux côtés de son fils, Greg Belkadi. Voilà pour le personnage.

… au milieu carcéral

Pas vraiment du genre à se reposer sur ses lauriers, Bop John a choisi de mettre ses trois décennies d’expérience au profit des autres. Avec son fils, il commence par animer des ateliers tattoo dans des lycées techniques où il s’attache aux normes d’hygiène (les deux tatoueurs sont intervenants pour l’Afnor), à l’histoire du tattoo et à sa pratique. Aujourd’hui, le duo poursuit son initiative – seul l’environnement a changé. Des bancs de l’école, les tatoueurs sont passés à ceux de la prison, pour une expérience humaine et artistique unique en son genre.

Vers une meilleure appréhension du tattoo et de ses risques en milieu pénitentiaire

Acteurs d’une équipe de choc composée par l’artiste-peintre Jean-Marc Le Bruman, intervenant en milieu carcéral, la Fédération des Œuvres Laïques de l’Indre, le Service pénitentiaire d’insertion et de probation et l’équipe d’Alice 36, Bop John et Greg Belkadi vont participer à des ateliers derrière les barreaux. Leur ambition ? Faire en sorte que les détenus appréhendent mieux le tatouage, connaissent les règles d’hygiène de base… et ne ressortent pas de prison avec des pièces sur le cou ou sur les avant-bras qui pourraient compliquer leur réinsertion.

Quatre ateliers dédiés à l’encrage

Dans la maison centrale de Saint-Maur (Indre), les tatoueurs de Bourges ont été les protagonistes de sessions articulées autour :

  • de l’hygiène du tattoo (pourquoi il ne faut pas cacher les aiguilles dans les magazines, quelles sont les façons de bien préparer les encres, comment désinfecter un tattoo à l’after-shave…)
  • de son histoire (quelles sont les origines du tatouage anglo-saxon et français ?)
  • des différentes techniques de tatouage (comment les machines à tatouer ont-elles évolué au gré des années ?)
  • de la pratique (Bop John a tatoué son fils devant les détenus)

Le tout, en privilégiant systématiquement la prévention au prosélytisme.

Le tatouage dans les prisons de France : dans l’espoir d’une reconnaissance

L’action du père et du fils ne s’arrête pas là. Ils sont parvenus à obtenir une dérogation pour tatouer eux-mêmes les détenus à l’intérieur de la maison centrale. Au Canada, ce genre de pratique est courant et des espaces sont dédiés à 100 % au tatouage. "Pourquoi pas en France ?", questionne Bop John. Son espoir à moyen terme ? Parvenir à démocratiser cette pratique du tatouage officielle – et non plus clandestine, avec tous les dangers qu’une telle pratique représente – dans toutes les maisons centrales de France. Pour l’épauler, l’association Tatouage & Partage a déjà répondu présente… et Tattoos.fr encourage de tout cœur l’initiative.

Voir tous les articles sur :   Actus tatouage